Peluche (roman)

Mis en avant

Elle était encouragée à lire par sa mère. De temps en temps, elles rentraient du supermarché avec un livre de la bibliothèque rose, puis verte. Sa nounou lui avait offert toute une collection de livres illustrés sur les animaux et les dinosaures. Elle lisait et elle relisait ses livres. Il fallait qu’ils me fassent au moins un mois. Il n’y avait pas de bibliothèque dans leur bourg et elle n’avait aucun moyen de se procurer plus de livres. Elle aimait particulièrement Fantômette et le Club des cinq. Plus tard, elle avait eu des Jules Verne… De gros livres qui l’occupaient un moment. Elle lisait même les longues descriptions de la faune marine de 10000 Lieues sous les mers. Pendant les vacances d’été comme je n’avais plus rien à lire, elle lisait et elle relisait les livres de classe qu’elle avait reçus en avance… Résultat, lorsque la maitresse posait une question elle connaissait déjà la réponse et elle avait l’air d’être brillante alors que c’était juste dû à sa mémoire et à son ennui estival. Elle avait su lire assez tôt. Sa mère l’avait abonné à un magazine pour enfant dont elle lui demandait de lire les histoires encore et encore. Elle avait fini par retenir les mots et elle ne savait pas comment elle avait su lire. Elle savait lire avant d’entrer en CP et elle s’était bien ennuyée en classe. Un jour, elle avait été punie parce qu’elle lisait les histoires des cours suivant en avance pour passer son ennui. Elle avait trouvé ça très injuste. Il avait été question de lui faire sauter une classe. Elle était allée voir une psychologue avec sa mère et on lui avait fait passer des tests. Mais le projet n’avait pas été validé par la psychologue. Un manque de maturité psychologique parait il.

Peluche (Roman)

Mis en avant

Un souvenir de Noël joyeux pour changer. Elle avait reçu pleins de cadeaux… une poupée qui parle et qui marche, une descente de lit… ses parents avaient filmé avec la caméra qu’ils venaient de s’acheter…. On la voit se mettre la descente de lit sur la tête… « Quelle comédienne celle-là » disait sa mère… c’est peut-être de là que lui vient son goût de la comédie. Sa mère pleurait en la voyant déballer ses cadeaux. Les larmes n’étaient jamais très loin chez elle.

Peluche (Roman)

Ses parents n’avaient de l’humour que pour se moquer des autres. Leur poids, leur apparence, leur allure… Leurs amis étaient comme eux. Autant dire que c’étaient des champions d’hypocrisie. Il n’était pas rare qu’ils se mettent à critiquer la personne qui venait juste de les quitter. Sauf leurs amis intimes car ils avaient des amis intimes. Ceux-là il ne fallait pas y toucher.

Peluche (roman)

Mis en avant

Un autre souvenir de Noël. Ses parents avaient invité tous les oncles, tantes et cousins. Elle devait avoir 7 ans. A la fin du repas, on réunit les enfants en chorale pour leur faire chanter Petit Papa Noël. Mais les cousins se trompent. Elle, elle dit à ma mère : « mais non ce n’est pas ça, ce n’est pas ça les paroles. Ils se trompent. » Sa mère affiche un sourire béat et Bam ! une baffe. Joyeux Noël !

Elle n’avait pas reçu beaucoup de gifles lorsqu’elle était gamine mais le souvenir qu’elle en avait c’est que c’était toujours sans raison. Par exemple, un jour qu’elle allait chez sa nounou. Elle devait être toute petite. Il avait neigé et elle était toute joyeuse… elle avait confectionné une boule de neige et elle l’avait envoyé à sa mère. Et Bam ! Une baffe…. Ce jour-là elle avait compris qu’il ne fallait pas blaguer avec ses parents.

Peluche (roman)

Trois ans auparavant elle était SDF. Peu de temps avant Noël elle avait passé un peu de temps chez ses parents. Deux semaines. Son père avait dit qu’il espérait que le foyer pour sdf allait avoir une place pour elle. Ils l’y avaient emmenés en voiture. Ils ne l’avaient même pas invité à passer Noël avec eux.Ses parents étaient des gens horribles, pensait-elle, mais elle ne savait pas pourquoi dans la tête des gens c’est toujours sa faute. Personne n’avait jamais pris sa défense. Même maintenant, à 56 ans elle se laissai entendre dire que c’est à elle de trouver le moyen d’être une meilleure fille. Il faudrait un #Metoo pour les victimes de parents abusifs.

Peluche (roman)

C’était Noël et bien qu’elle aime cette fête de la paix et de l’amour, elle lui rappelait tous les ans qu’elle était seule. Hier, tandis qu’elle discutait avec un ami, elle lui a dit qu’elle, quand elle était avec un mec, elle ne pensait pas à aller chez mes parents et lui il lui a dit que lorsqu’il était avec ses copines, il ne manquait pas d’aller voir ses parents et que c’était réconfortant. Ça avait fait remonter un souvenir traumatique. Un jour qu’elle était avec son copain, elle était allée avec lui chez ses parents pour aller chercher son fils qui était allé passer quelques jours chez eux. Elle ne voulait pas prendre la voiture seule car les routes étaient verglacées et elle ne voulait pas être seule en cas d’accident. Une fois là-bas, ça avait été la crise. Son père, explosant de rage, l’avait insultée en le traitant de maquereau et en disant que s’il couchait avec elle, il devait l’entretenir. Alors même que personne n’avait parlé d’argent d’ailleurs. Une fois rentrée, son copain lui avait dit : « tu m’avais parlé de tes parents mais je n’avais pas imaginé que c’était à ce point. Je n’ai jamais vu ça. Je ne pouvais pas imaginer… » Oui, difficile à expliquer, il fallait l’avoir vécu.

Carte de presse ?

Si une personne désintéressée pouvais m’expliquer comment avoir une carte de presse ? Ça me permettrait de ne pas devoir romancer et de porter plainte pour atteinte à la liberté de la presse à chaque fois qu’on me dit  » On ne veut pas que tu parles de ce qui se passe ici ». A croire qu’il y a quelque chose à cacher. On nous cache tout, on nous dit rien. C’est pareil partout quelque soit le quartier. On nous montre ce qu’on veut bien nous montrer. I prefer my cover.

Paris

Cache cache avec le soleil. Il fait un peu froid pour un mois d’août. On a bouffé les pigeons. Les feuilles sont tombés. Plus un radis. J’envisage le casse. Ya le choix en banque. Filée comme jamais, à ce point on peu dire poursuivie. J’ai mis les lunettes de soleil pour me fondre dans la masse. Une main sur le volant, l’autre sur la caisse, cheveux un peu fous au vent, les pieds mouillés de la.rosée du matin mais vaillante. Je survole le bitume. Je m’arrête là. Il pleut.