Paris, Paris

Paris, Paris,
cela fait si longtemps
Paris, Paris,
tu me manques vraiment
Paris, Paris,
tes cafés et tes quais
Paris, Paris,
tes ballades que j’aimais
Paris, Paris,
nous nous sommes tant aimés
Paris, Paris,
puis nous nous sommes quittés
Paris, Paris,
quand j’ai quitté tes bras
Paris, Paris,
j’étais comme hors de moi
Paris, Paris,
toi qui as tout connu
Paris, Paris,
toi qui sais mon âme nue
Paris, Paris,
toi qui m’a vue maîtresse
Paris, Paris,
toi qui sais mes détresses
Paris, Paris,
je me languis de toi
Paris, Paris,
j’ai des envies de joie
Paris, Paris,
de tes matins de fête
Paris, Paris,
de tes nuits de tempête
Paris, Paris,
tout me manque de toi
Paris, Paris,
tes pavés et tes voies
Paris, Paris,
ton odeur, ton essence
Paris, Paris,
même ton indifférence

Paris, Paris,
toi qui m’a tout d’abord donné
Paris, Paris,
et toi qui m’a tout pris
Paris, Paris,
Toi que j’ai dévoré
Paris, Paris,
À pleine bouche, à pleines dents, à plein nez,
Paris, Paris,
Mes espoirs, mes tristesses,
Paris, Paris,
Tes morsures, tes caresses,
Paris, Paris,
Au bout de tes audaces et de tes pas perdus
Paris, Paris,
Au bord de tes palaces et de tes mornes rues
Paris, Paris,
la ronde des rencontres oniriques
Paris, Paris,
tes codes, tes détours, tes signes cabalistiques

Paris, Paris,

À continuer, peut-être…

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Signes que je vieillis

– les hommes ne se retournent plus sur moi dans la rue
– je relis mes classiques
– j’écoute les standards pour le plaisir et les nouveautés « pour me tenir au courant  »
– je vois une nouvelle amie dans le miroir tous les matins mais j’ignore où est passée la charmante jeune femme qui me rendait visite il y a dix ans.
– je dois regarder des photos pour me souvenir de mon apparence d’il y a 10 ans.
– je dois faire des efforts pour m’intéresser à ce que me disent les personnes de moins de 40 ans.
– je ne me sens pas le moins du monde concernée ou intéressée par les produits ciblés « jeune ».
– mes amis de longue date hommes ont les tempes grises (lorsqu’il leur reste des cheveux) et des poignées d’amour.
– je fais de l’exercice pour me maintenir en forme.
– l’endroit au monde où j’ai le plus envie d’être à 11h du soir est… mon lit

Note à propriétaire comminatoire

En ces jours brumeux d’octobre où les jours glissaient lentement vers le néant, elle se souvenait par éclair qu’elle avait un jour rêvé d’enseigner la littérature française à l’Université et qu’elle fût une modeste mais passionnée pianiste. Et tandis que la banque s’acharnait avec la puissance et la régularité d’un boxeur qui sent venir la fin d’un combat facile  contre un adversaire en limite de catégorie, le proprio, lui, s’offrait le luxe d’un timbre inutile pour l’informer qu’ils avaient constaté que le prélèvement du loyer avait été refusé pour défaut de provision et la mettait en demeure de lui envoyer un chèque dont la provision aurait cent doutes poussé par miracle sur son compte dans la nuit.

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Note de marché

Notes de marché. Une petite vieille se pose à côté de moi et fait consciencieusement semblant d’inspecter  l’étalage du petit marchand bio toutes oreilles dehors. Je repars avec 100 g de châtaignes, une envie de saison. Hier, c’était une autre vieille peau qui était venu s’asseoir à côté de moi dans le bus et qui avait pris bien soin de sortir du bus une station avant moi. Je l’avais retrouvée chez Conforama, son pochon en plastique blanc à la main tandis que je déambulais à  la recherche d’un chauffage à pétrole sous l’œil des sans-gênes affalés sur les sofas, le mobile à la main.

It’s private !

Si tout s’est bien passé, le blog est devenu privé et visible seulement sur invitation.

Enfin ! Si j’avais su que c’était possible, je l’aurais fait bien plus tôt plutôt que de laisser public un blog toujours plus qu’à moitié en friche, aux catégories approximative, au classement fantaisiste et aux photos de travers.

Tel qu’il est, il me plaît. Enfin… comme un vieux placard où on rangerait ses chaussettes en vrac, je m’y sens chez moi quoi, je sens mon odeur. Mais je me suis toujours senti vaguement mal à l’aise de laisser les gens le voir, un peu comme inviter des gens en week-end dans un appartement dont on n’a pas récuré la baignoire ni lavé les draps… Un laissez-aller à moitié involontaire, les publications se trouvant être la plupart du temps spontanée et mon attention toujours dispersée lorsque je suis sur internet ne me permettant pas de faire les choses en propres… Plus un carnet de notes en brouillon donc, dont les notes seraient parfois aussi des photos qu’un travail construit. Les corrections et les retouches n’étant décidément pas mon fort. Mais j’y reviendrai.